IRVEL, 150 mg, 1 boîte 14 comprimés pelliculés sécables
- Ce médicament est indiqué chez l'adulte dans le traitement de l'hypertension artérielle
essentielle.
- Il est également indiqué dans le traitement de l'atteinte rénale chez les
patients adultes hypertendus diabétiques de type 2, dans le cadre de la
prise en charge par un médicament antihypertenseur (cf Contre-indications,
Mises en garde et Précautions d'emploi, Interactions,
Pharmacodynamie).
La posologie initiale et d'entretien habituelle recommandée est de 150 mg, administrée en une seule prise par jour, au cours ou en dehors des repas. Ce médicament à la dose de 150 mg une fois par jour permet généralement un meilleur contrôle de la pression artérielle sur 24 heures que la dose de 75 mg. Cependant, l'initiation du traitement avec 75 mg par jour pourra être envisagée, particulièrement chez les patients hémodialysés ou les patients âgés de plus de 75 ans.
Chez les patients insuffisamment contrôlés à la dose de 150 mg une fois par jour, la posologie peut être augmentée à 300 mg ou un autre agent antihypertenseur peut être ajouté (cf Contre-indications, Mises en garde et Précautions d'emploi). En particulier, il a été démontré que l'addition d'un diurétique tel que l'hydrochlorothiazide a un effet additif avec ce médicament (cf Interactions, Pharmacodynamie).
Chez les patients hypertendus diabétiques de type 2, le traitement doit être initié à la dose de 150 mg d'irbésartan une fois par jour et augmenté à 300 mg une fois par jour, dose d'entretien préférable pour le traitement de l'atteinte rénale. La démonstration du bénéfice rénal de ce médicament chez les patients hypertendus diabétiques de type 2 est basée sur des études dans lesquelles l'irbésartan était utilisé, si nécessaire, en addition à d'autres antihypertenseurs pour atteindre un objectif tensionnel (cf Contre-indications, Mises en garde et Précautions d'emploi, Interactions, Pharmacodynamie).
- Populations particulières :
-
- Insuffisance rénale :
- Aucune adaptation posologique n'est nécessaire chez les patients insuffisants rénaux. Une dose de départ plus faible (75 mg) devra être envisagée chez les patients sous hémodialyse (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
-
- Insuffisance hépatique :
- Aucune adaptation posologique n'est nécessaire chez les patients atteints d'insuffisance hépatique légère à modérée. Il n'y a pas d'expérience clinique chez les patients atteints d'insuffisance hépatique sévère.
-
- Personne âgée :
- En dehors du sujet âgé de plus de 75 ans, chez lequel le traitement pourra être initié à la dose de 75 mg/j, aucune adaptation posologique n'est habituellement nécessaire chez la personne âgée.
-
- Population pédiatrique :
- L'efficacité et la tolérance de ce médicament chez l'enfant âgé de 0 à 18 ans n'ont pas été établies. Les données disponibles sont décrites dans les rubriques Effets indésirables, Pharmacodynamie et Pharmacocinétique mais aucune recommandation de posologie ne peut être faite.
Mode d'administration :
Voie orale.
- Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients mentionnés à la
rubrique Composition).
- 2e et 3e trimestres
de la grossesse (cf Mises en garde et Précautions d'emploi,
Fertilité/Grossesse/Allaitement).
- L'association de ce médicament à des médicaments contenant de l'aliskiren est
contre-indiquée chez les patients présentant un diabète ou une insuffisance
rénale (DFG [débit de filtration glomérulaire] < 60 ml/min/1,73 m2)
(cf Interactions, Pharmacodynamie).
- Hypovolémie : une hypotension symptomatique, en
particulier après la première dose, peut survenir chez les patients présentant
une déplétion sodée et/ou une hypovolémie secondaire à un traitement diurétique
intensif, une alimentation hyposodée, une diarrhée ou des vomissements. Ces
anomalies doivent être corrigées avant l'administration de ce médicament.
- Hypertension artérielle rénovasculaire : il existe
un risque accru d'hypotension sévère et d'insuffisance rénale lorsque des
patients présentant une sténose bilatérale de l'artère rénale ou une sténose
artérielle rénale sur rein fonctionnel unique reçoivent des médicaments qui
agissent sur le système rénine-angiotensine-aldostérone. Bien que cela n'ait pas
été documenté avec ce médicament, un phénomène similaire est à prévoir avec les
antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II.
- Insuffisance rénale et transplantation rénale : quand ce médicament est utilisé chez les patients présentant une altération de la
fonction rénale, un contrôle périodique du potassium et de la créatinine sériques
est recommandé. Aucune expérience n'est disponible concernant l'utilisation
de ce médicament chez les patients ayant eu une transplantation rénale récente.
- Patients hypertendus diabétiques de type 2 ayant une atteinte
rénale : dans une analyse faite sur une étude menée chez des
patients ayant une atteinte rénale avancée, les effets de l'irbésartan à la fois
sur les événements rénaux et cardiovasculaires n'ont pas été uniformes à travers
tous les sous-groupes. En particulier, ils sont apparus moins favorables chez les
femmes et chez les patients non blancs (cf Pharmacodynamie).
- Double blocage du système rénine-angiotensine-aldostérone
(SRAA) : il est établi que l'association d'inhibiteurs de
l'enzyme de conversion (IEC), d'antagonistes des récepteurs de
l'angiotensine II (ARA II) ou d'aliskiren augmente le risque
d'hypotension, d'hyperkaliémie et d'altération de la fonction rénale (incluant le
risque d'insuffisance rénale aiguë). En conséquence, le double blocage du SRAA
par l'association d'IEC, ARA II ou d'aliskiren n'est pas recommandé (cf Interactions,
Pharmacodynamie).
Néanmoins, si une telle association est considérée comme absolument nécessaire, elle ne pourra se faire que sous la surveillance d'un spécialiste et avec un contrôle étroit et fréquent de la fonction rénale, de l'ionogramme sanguin et de la pression artérielle. Les IEC et les ARA II ne doivent pas être associés chez les patients atteints d'une néphropathie diabétique.
- Hyperkaliémie : comme avec les autres médicaments
agissant sur le système rénine-angiotensine-aldostérone, une hyperkaliémie peut
survenir au cours d'un traitement par ce médicament, en particulier en présence d'une
insuffisance rénale, d'une protéinurie avérée liée à une atteinte rénale due au
diabète, et/ou d'une insuffisance cardiaque. Un contrôle rapproché du potassium
sérique chez ces patients à risque est recommandé (cf Interactions).
- Hypoglycémie : Ce médicament peut induire une
hypoglycémie, en particulier chez les patients diabétiques. Chez les patients
traités par insuline ou antidiabétiques, une surveillance appropriée de la
glycémie doit être envisagée ; un ajustement de la dose d'insuline ou des
antidiabétiques peut être nécessaire lorsque cela est indiqué (cf Interactions).
- Lithium : l'association du lithium et de ce médicament
est déconseillée (cf Interactions).
- Sténose de la valve aortique et mitrale, cardiomyopathie obstructive
hypertrophique : comme avec les autres vasodilatateurs, une
prudence particulière est indiquée chez les patients souffrant de sténose
aortique ou mitrale, ou de cardiomyopathie obstructive hypertrophique.
- Hyperaldostéronisme primaire : les patients avec
hyperaldostéronisme primaire ne répondent généralement pas aux médicaments
antihypertenseurs agissant par l'intermédiaire de l'inhibition du système
rénine-angiotensine. En conséquence, l'utilisation de ce médicament n'est pas
recommandée.
- Général : chez les patients dont la tonicité
vasculaire et la fonction rénale dépendent de façon prédominante de l'activité du
système rénine-angiotensine-aldostérone (par exemple les patients présentant une
insuffisance cardiaque congestive sévère ou une maladie rénale sous-jacente, y
compris une sténose des artères rénales), le traitement par inhibiteurs de
l'enzyme de conversion ou antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II
agissant sur ce système a été associé à une hypotension aiguë, à une azotémie,
une oligurie ou, rarement, à une insuffisance rénale aiguë (cf Interactions).
Comme avec n'importe quels agents antihypertenseurs, une baisse brutale de la
pression artérielle chez des patients porteurs d'une cardiopathie ischémique ou
d'une maladie cardiovasculaire ischémique pourrait entraîner un infarctus du
myocarde ou un accident vasculaire cérébral.
Comme observé avec les inhibiteurs de l'enzyme de conversion, l'irbésartan et les autres antagonistes de l'angiotensine semblent moins efficaces pour baisser la pression artérielle chez les sujets noirs par rapport aux sujets non noirs, probablement à cause d'une plus forte prévalence d'un taux de rénine bas dans la population hypertendue noire (cf Pharmacodynamie).
- Grossesse : les inhibiteurs des récepteurs de
l'angiotensine II (ARAII), dont ce médicament, ne doivent pas être débutés au
cours de la grossesse. A moins que le traitement par ARAII ne soit considéré
comme essentiel, il est recommandé de modifier le traitement antihypertenseur
chez les patientes qui envisagent une grossesse pour un médicament ayant un
profil de sécurité établi pendant la grossesse. En cas de diagnostic de
grossesse, le traitement par un ARAII doit être arrêté immédiatement et si
nécessaire un traitement alternatif sera débuté (cf Contre-indications,
Fertilité/Grossesse/Allaitement).
- Population pédiatrique : l'irbésartan a été étudié
dans des populations pédiatriques de 6 à 16 ans, mais les données actuelles
sont insuffisantes pour supporter une extension d'utilisation chez l'enfant
jusqu'à ce que des données complémentaires soient disponibles (cf Effets
indésirables, Pharmacodynamie, Pharmacocinétique).
- Excipients :
Ce médicament contient du lactose. Les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit total en lactase ou un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose (maladies héréditaires rares) ne doivent pas prendre ce médicament.
Ce médicament contient du sodium. Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par comprimé, c'est-à-dire qu'il est essentiellement « sans sodium ».
- Diurétiques et autres antihypertenseurs : d'autres
agents antihypertenseurs peuvent augmenter les effets hypotenseurs de
l'irbésartan. Cependant, ce médicament a été associé sans problème à d'autres
antihypertenseurs tels que des bêtabloquants, des antagonistes calciques à longue
durée d'action et des diurétiques thiazidiques. Un traitement antérieur par des
diurétiques à une dose élevée peut provoquer une hypovolémie et un risque
d'hypotension lorsqu'un traitement par ce médicament est mis en route (cf Mises
en garde et Précautions d'emploi).
- Produits contenant de l'aliskiren ou un IEC : les
données issues des essais cliniques ont montré que le double blocage du système
rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA) par l'utilisation concomitante
d'inhibiteurs de l'enzyme de conversion, d'antagonistes des récepteurs de
l'angiotensine II ou d'aliskiren est associé à une fréquence plus élevée
d'événements indésirables tels que l'hypotension, l'hyperkaliémie et l'altération
de la fonction rénale (incluant l'insuffisance rénale aiguë) en comparaison à
l'utilisation d'un seul médicament agissant sur le SRAA (cf Contre-indications,
Mises en garde et Précautions d'emploi, Pharmacodynamie).
- Supplémentation en potassium ou diurétiques épargneurs de
potassium : en vertu de l'expérience acquise avec les autres
substances intervenant dans le système rénine-angiotensine, l'administration
concomitante de ce médicament avec des diurétiques d'épargne potassique, une
supplémentation en potassium, des sels de régime contenant du potassium ou
d'autres médicaments qui peuvent augmenter les taux de potassium sérique (par
exemple héparine) peut entraîner une élévation de la kaliémie et donc n'est pas
recommandée (cf Mises en garde et Précautions d'emploi).
- Lithium : des augmentations réversibles des
concentrations sériques et de la toxicité du lithium ont été rapportées avec les
inhibiteurs de l'enzyme de conversion. A ce jour, des effets similaires ont été
très rarement rapportés avec l'irbésartan. Par conséquent, cette association est
déconseillée (cf Mises en garde et Précautions d'emploi). Si
l'association se révèle nécessaire, une surveillance stricte de la lithémie est
recommandée.
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens :
Lorsque les antagonistes de l'angiotensine II sont administrés simultanément avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens (c'est-à-dire les inhibiteurs sélectifs de la cyclo-oxygénase de type 2 [COX-2], l'acide acétylsalicylique [> 3 g/jour] et les anti-inflammatoires non stéroïdiens non sélectifs), une atténuation de l'effet antihypertenseur de l'irbésartan peut se produire.
Comme avec les inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine, l'utilisation concomitante des antagonistes de l'angiotensine II et des anti-inflammatoires non stéroïdiens non sélectifs peut accroître le risque de détérioration de la fonction rénale, avec une possibilité d'insuffisance rénale aiguë, et une augmentation du potassium sérique, en particulier chez les patients présentant une fonction rénale préalablement altérée. L'association devra être administrée avec prudence, en particulier chez les personnes âgées. Les patients devront être correctement hydratés et une surveillance de la fonction rénale devra être envisagée après l'initiation de l'association thérapeutique, puis périodiquement.
- Répaglinide : l'irbésartan a le potentiel
d'inhiber l'OATP1B1. Dans une étude clinique, il a été rapporté que l'irbésartan
augmentait la Cmax et l'ASC du répaglinide (substrat de l'OATP1B1) de
1,8 fois et 1,3 fois, respectivement, lorsqu'il était administré
1 heure avant le répaglinide. Dans une autre étude, aucune interaction
pharmacocinétique pertinente n'a été rapportée lorsque les deux médicaments
étaient administrés conjointement. Par conséquent, une adaptation de dose du
traitement antidiabétique tel que le répaglinide peut être nécessaire (cf Mises
en garde et Précautions d'emploi).
- Autres informations sur les interactions de l'irbésartan : dans les études cliniques, la pharmacocinétique de l'irbésartan n'a pas été
modifiée par l'administration simultanée d'hydrochlorothiazide. L'irbésartan est
principalement métabolisé par le CYP2C9 et dans une moindre mesure par
glucuronidation. Il n'a pas été observé d'interactions pharmacocinétique et
pharmacodynamique significatives quand l'irbésartan a été administré
simultanément avec la warfarine, un médicament métabolisé par le CYP2C9. Les
effets des inducteurs du CYP2C9, tels que la rifampicine, sur la
pharmacocinétique de l'irbésartan n'ont pas été évalués. La pharmacocinétique de
la digoxine n'a pas été altérée par l'administration simultanée d'irbésartan.
L'utilisation des ARAII est déconseillée pendant le 1er trimestre de la grossesse (cf Mises en garde et Précautions d'emploi). L'utilisation des ARAII est contre-indiquée aux 2e et 3e trimestres de la grossesse (cf Contre-indications, Mises en garde et Précautions d'emploi).
Les données épidémiologiques disponibles concernant le risque de malformation après exposition aux IEC lors du 1er trimestre de la grossesse ne permettent pas de conclure. Cependant une petite augmentation du risque de malformation congénitale ne peut être exclue. Il n'existe pas d'études épidémiologiques disponibles concernant l'utilisation des ARAII au 1er trimestre de la grossesse, cependant un risque similaire aux IEC pourrait exister pour cette classe. A moins que le traitement avec un ARAII soit considéré comme essentiel, il est recommandé de modifier le traitement antihypertenseur chez les patientes qui envisagent une grossesse pour un médicament ayant un profil de sécurité établi pendant la grossesse. En cas de diagnostic de grossesse, le traitement par un ARAII doit être arrêté immédiatement et, si nécessaire, un traitement alternatif sera débuté.
L'exposition aux ARAII au cours des 2e et 3e trimestres de la grossesse est connue pour entraîner une fœtotoxicité (diminution de la fonction rénale, oligohydramnios, retard d'ossification des os du crâne) et une toxicité chez le nouveau-né (insuffisance rénale, hypotension, hyperkaliémie) : cf Sécurité préclinique.
En cas d'exposition aux ARAII à partir du 2e trimestre de la grossesse, il est recommandé de faire une échographie fœtale afin de vérifier la fonction rénale et les os de la voûte du crâne.
Les nouveau-nés de mère traitée par un ARAII doivent être surveillés sur le plan tensionnel (cf Contre-indications, Mises en garde et Précautions d'emploi).
Allaitement :
Aucune information n'étant disponible concernant l'utilisation de ce médicament au cours de l'allaitement, ce médicament n'est pas recommandé. Il est conseillé d'utiliser des traitements alternatifs ayant un profil de sécurité mieux établi au cours de l'allaitement, en particulier pour l'allaitement des nouveau-nés et des prématurés.
On ignore si l'irbésartan et ses métabolites sont excrétés dans le lait chez la femme. Les données pharmacodynamiques et toxicologiques disponibles chez le rat ont montré que l'irbésartan et ses métabolites sont excrétés dans le lait (cf Sécurité préclinique).
Fertilité :L'irbésartan n'a pas présenté d'effets sur la fertilité des rats traités et leurs descendances jusqu'aux doses entraînant les premiers signes de toxicité parentale (cf Sécurité préclinique).
Lors des essais cliniques contrôlés versus placebo, menés chez des patients hypertendus, l'incidence globale des événements indésirables ne présentaient pas de différence entre le groupe traité par irbésartan (56,2 %) et le groupe recevant un placebo (56,5 %). Les interruptions de traitement dues aux événements indésirables d'ordre clinique ou biologique étaient moins fréquentes chez les patients traités par irbésartan (3,3 %) que chez les patients sous placebo (4,5 %). L'incidence des événements indésirables était indépendante de la posologie (dans la fourchette des posologies recommandées), du sexe, de l'âge, de la race ou de la durée du traitement.
Chez les patients hypertendus diabétiques présentant une microalbuminurie et une fonction rénale normale, des vertiges orthostatiques et des hypotensions orthostatiques ont été rapportés chez 0,5 % (c'est-à-dire peu fréquemment) des patients, mais en excès par rapport au placebo.
Les effets indésirables suivants ont été rapportés au cours des études cliniques versus placebo dans lesquelles 1965 patients ont reçu de l'irbésartan. Chez les patients hypertendus diabétiques ayant une insuffisance rénale chronique et une protéinurie patente, les effets indésirables marqués d'un astérisque (*) ont été rapportés en plus chez plus de 2 % des patients et en excès par rapport au placebo.
La fréquence des effets indésirables listés ci-après est définie selon la convention suivante : très fréquent (≥ 1/10) ; fréquent (≥ 1/100 à < 1/10) ; peu fréquent (≥ 1/1000 à < 1/100) ; rare (≥ 1/10 000 à < 1/1000) ; très rare (< 1/10 000). Dans chaque groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés par ordre décroissant de gravité.
Les effets indésirables supplémentaires rapportés après commercialisation sont également listés. Ces effets indésirables proviennent des déclarations spontanées.
Affections hématologiques et du système lymphatique :- Fréquence indéterminée : anémie, thrombocytopénie.
- Fréquence indéterminée : réactions d'hypersensibilité, telles que
angio-œdème, rash, urticaire, réaction anaphylactique, choc anaphylactique.
- Fréquence indéterminée : hyperkaliémie, hypoglycémie.
- Fréquent : sensation de vertige, vertige orthostatique*.
- Fréquence indéterminée : vertige, céphalée.
- Fréquence indéterminée : acouphène.
- Peu fréquent : tachycardie .
- Fréquent : hypotension orthostatique*.
- Peu fréquent : bouffée vasomotrice.
- Peu fréquent : toux.
- Fréquent : nausée/vomissement.
- Peu fréquent : diarrhée, dyspepsie/brûlure d'estomac.
- Fréquence indéterminée : dysgueusie.
- Peu fréquent : ictère.
- Fréquence indéterminée : hépatite, anomalie de la fonction hépatique.
- Fréquence indéterminée : vascularite leukocytoclasique.
- Fréquent : douleur musculo-squelettique*.
- Fréquence indéterminée : arthralgie, myalgie (associée dans certains cas à
une augmentation des taux plasmatiques de créatine kinase), crampe musculaire.
- Fréquence indéterminée : altération de la fonction rénale, y compris des cas
d'insuffisance rénale chez des patients à risque (cf Mises en garde et
Précautions d'emploi).
- Peu fréquent : dysfonctionnement sexuel.
- Fréquent : fatigue.
- Peu fréquent : douleur thoracique.
- Très fréquent : Une hyperkaliémie* est survenue plus souvent chez les
patients diabétiques traités par irbésartan que chez ceux traités par placebo.
Chez les patients hypertendus diabétiques ayant une microalbuminurie et une
fonction rénale normale, une hyperkaliémie (≥ 5,5 mEq/l) est survenue chez
29,4 % (c'est-à-dire très fréquemment) des patients du groupe irbésartan 300
mg et chez 22 % des patients du groupe placebo. Chez les patients
hypertendus diabétiques ayant une insuffisance rénale chronique et une
protéinurie patente, une hyperkaliémie (≥ 5,5 mEq/l) est survenue chez
46,3 % des patients du groupe irbésartan et 26,3 % des patients du
groupe placebo.
- Fréquent : Des augmentations significatives de la créatine kinase
plasmatique ont été observées fréquemment (1,7 %) chez les sujets traités
par irbésartan. Aucune de ces augmentations n'a été associée à des événements
musculosquelettiques cliniquement identifiables.
Chez 1,7 % des patients hypertendus ayant une atteinte rénale diabétique avancée traitée par l'irbésartan, une diminution de l'hémoglobine*, non cliniquement significative, a été observée.
- Population pédiatrique :
- Dans une étude randomisée ayant inclus 318 enfants et adolescents hypertendus âgés de 6 à 16 ans, les effets indésirables suivants ont été rapportés pendant la phase en double aveugle de 3 semaines : céphalées (7,9 %), hypotension (2,2 %), vertiges (1,9 %), toux (0,9 %). Dans la période en ouvert de 26 semaines de cette étude, les anomalies biologiques le plus fréquemment observées ont été des augmentations de la créatinine (6,5 %) et des valeurs de CK augmentées chez 2 % des enfants recevant le produit.
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament .
Aucune toxicité n'a été rapportée suite à l'exposition d'adultes à des doses allant jusqu'à 900 mg/jour pendant 8 semaines. En cas de surdosage, les signes cliniques les plus probables seraient une hypotension et une tachycardie. Une bradycardie pourrait également survenir.
Aucune information spécifique n'est disponible sur le traitement en cas de surdosage par l'irbésartan. Le patient doit être placé sous étroite surveillance et un traitement symptomatique et de soutien devrait être instauré. Des mesures telles que l'induction de vomissements et/ou le lavage gastrique sont suggérées. Le charbon activé peut être utile dans le traitement du surdosage.
L'irbésartan n'est pas hémodialysable.
Classe pharmacothérapeutique : Antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (code ATC : C09CA04).
- Mécanisme d'action :
- L'irbésartan est un antagoniste sélectif puissant des récepteurs de l'angiotensine II (type AT1), actif par voie orale. L'irbésartan bloque tous les effets de l'angiotensine II, faisant intervenir les récepteurs AT1, indépendamment de l'origine ou de la voie de synthèse de l'angiotensine II. L'antagonisme sélectif des récepteurs de l'angiotensine II (AT1) provoque une élévation des taux plasmatiques de rénine et des taux d'angiotensine II, et une baisse de la concentration plasmatique d'aldostérone. La kaliémie n'est pas modifiée de façon significative par l'irbésartan seul aux doses recommandées. L'irbésartan n'inhibe pas l'ECA (kininase II), enzyme qui génère la formation d'angiotensine II et qui dégrade également la bradykinine en métabolites inactifs. L'irbésartan ne nécessite pas une activation métabolique pour être actif.
- Efficacité clinique :
-
- Hypertension : l'irbésartan abaisse la pression artérielle en entraînant des
changements minimes de la fréquence cardiaque. La baisse de la pression
artérielle est dose-dépendante avec une tendance vers un plateau aux doses
supérieures à 300 mg, en une seule prise par jour. Des doses de 150 à
300 mg, en une prise quotidienne, abaissent les valeurs de la pression
artérielle, en position couchée ou assise, en moyenne de 8-13/5-8 mm Hg
(PAS/PAD) à la 24e heure
après la prise (vallée). Cette baisse est supérieure à celle observée sous
placebo.
La baisse maximale de la pression artérielle est obtenue dans les 3 à 6 heures après l'administration du produit. L'effet antihypertenseur se maintient pendant au moins 24 heures. A 24 heures, la baisse de la pression artérielle est encore de 60 à 70 % des chiffres diastolique et systolique au pic, aux doses recommandées. Une dose de 150 mg, en une prise par jour, produit des effets similaires sur la pression artérielle 24 heures après la prise (vallée) et sur la pression artérielle moyenne sur 24 heures que la même dose répartie en 2 prises par jour.
L'effet antihypertenseur de ce médicament se manifeste en une à deux semaines, l'effet maximal étant observé quatre à six semaines après le début du traitement. Les effets antihypertenseurs se maintiennent lors des traitements au long cours. La pression artérielle revient progressivement à son état initial après arrêt du traitement. Un arrêt du traitement n'entraîne pas d'effet rebond.
Les effets antihypertenseurs de l'irbésartan et des diurétiques thiazidiques sont additifs. Chez les patients qui ne sont pas contrôlés de façon adéquate par l'irbésartan seul, l'addition d'une faible dose d'hydrochlorothiazide (12,5 mg) à l'irbésartan en une prise quotidienne produit une baisse plus importante de la PA, ajustée par rapport au placebo, 24 heures après la prise (vallée), de 7-10/3-6 mm Hg (PAS/PAD).
L'efficacité de ce médicament est indépendante de l'âge ou du sexe. Comme pour les autres médicaments agissant sur le système rénine-angiotensine, les patients noirs hypertendus présentent une réponse notablement moindre à l'irbésartan administré seul. Quand l'irbésartan est administré en association avec une faible dose d'hydrochlorothiazide (par exemple 12,5 mg par jour), la réponse antihypertensive des patients noirs rejoint celle des patients blancs.
Il n'y a pas d'effet cliniquement significatif sur l'uricémie ou sur l'uricurie.
- Population pédiatrique :
La baisse de pression artérielle obtenue après titration avec des doses cibles d'irbésartan de 0,5 mg/kg (faible), 1,5 mg/kg (moyenne) et 4,5 mg/kg (forte) a été évaluée chez 318 enfants et adolescents hypertendus ou à risque (diabétiques, antécédents familiaux d'hypertension) âgés de 6 à 16 ans sur une période de trois semaines. A la fin des trois semaines, la baisse moyenne par rapport à la valeur initiale du critère principal d'efficacité, pression artérielle systolique en position assise à la vallée (PAS ass), était de 11,7 mm Hg (faible dose), 9,3 mm Hg (dose moyenne), et de 13,2 mm Hg (forte dose). Aucune différence significative n'a été mise en évidence entre ces doses. La baisse moyenne ajustée de la pression artérielle diastolique en position assise à la vallée (PAD ass) était la suivante : 3,8 mm Hg (faible dose), 3,2 mm Hg (dose moyenne), et 5,6 mm Hg (forte dose). Sur une période ultérieure de deux semaines pendant laquelle les patients ont été rerandomisés sous la substance active ou le placebo, les patients sous placebo ont eu une augmentation de la PAS ass de 2,4 mm Hg et de la PAD ass de 2,0 mm Hg, comparée à une modification de + 0,1 et - 0,3 mm Hg, respectivement, pour les patients sous irbésartan toutes doses (cf Posologie et Mode d'administration).
- Hypertension et diabète de type 2 avec atteinte rénale : l'étude
« Irbesartan Diabetic Nephropathy Trial (IDNT) » montre que
l'irbésartan ralentit la progression de l'atteinte rénale chez des patients ayant
une insuffisance rénale chronique et une protéinurie avérée. IDNT est une étude
de morbimortalité en double aveugle, contrôlée, comparant ce médicament, amlodipine et
un placebo. Les effets à long terme (en moyenne 2,6 ans) de ce médicament sur la
progression de l'atteinte rénale et sur la mortalité toute cause ont été étudiés
chez 1715 patients hypertendus diabétiques de type 2 ayant une protéinurie
≥ 900 mg/jour et une créatininémie comprise entre 1 et 3 mg/dl.
Les patients ont reçu des doses progressives, en fonction de la tolérance, de
75 mg jusqu'à une dose d'entretien de 300 mg d'irbésartan, de
2,5 mg jusqu'à une dose de 10 mg d'amlodipine, ou un placebo.
Dans tous les groupes de traitement, les patients ont reçu en général 2 à 4 antihypertenseurs (par exemple diurétiques, bêtabloquants, alphabloquants) afin d'atteindre un objectif tensionnel prédéfini ≤ 135/85 mm Hg ou une réduction de 10 mm Hg de la pression artérielle systolique si celle-ci était > 160 mm Hg à l'état basal. Soixante pour cent (60 %) des patients du groupe placebo ont atteint cet objectif tensionnel, et respectivement 76 % et 78 % dans les groupes irbésartan et amlodipine. L'irbésartan a réduit significativement le risque relatif du critère principal combiné : doublement de la créatininémie, insuffisance rénale terminale (IRT) ou mortalité toute cause. Environ 33 % des patients du groupe irbésartan ont atteint ce critère principal combiné rénal comparativement à 39 % et 41 % dans les groupes placebo et amlodipine (réduction du risque relatif de 20 % versus placebo [p = 0,024] et réduction du risque relatif de 23 % par rapport à l'amlodipine [p = 0,006]). Lors de l'analyse individuelle des composants du critère principal, aucun effet sur la mortalité toute cause n'a été observé, alors qu'une tendance positive sur la réduction de l'IRT et une réduction significative du doublement de la créatininémie ont été observées.
L'effet du traitement a été évalué dans des sous-groupes tenant compte du sexe, de la race, de l'âge, de la durée du diabète, de la pression artérielle à l'état basal, de la créatininémie et du taux d'albuminurie. Chez les femmes et dans le sous-groupe des patients noirs, qui représentaient respectivement 32 % et 26 % de la population totale de l'étude, le bénéfice rénal n'était pas évident, bien que les intervalles de confiance ne l'excluaient pas. De même, pour le critère secondaire constitué des événements cardiovasculaires fatals ou non, il n'y a pas eu de différence entre les trois groupes sur la population totale, alors qu'une augmentation de l'incidence d'infarctus du myocarde non mortels a été observée chez les femmes et qu'une diminution de l'incidence d'infarctus du myocarde non mortels a été observée chez les hommes dans le groupe irbésartan versus le traitement comportant le placebo. Une augmentation de l'incidence d'infarctus du myocarde non mortels et d'accidents vasculaires cérébraux a été observée chez les femmes dans le groupe de traitement comportant irbésartan versus le groupe de traitement comportant amlodipine, alors que les hospitalisations pour insuffisance cardiaque ont été réduites sur la population globale. Toutefois, aucune explication particulière de ces résultats chez la femme n'a été identifiée.
L'étude « Effects of Irbesartan on Microalbuminuria in Hypertensive Patients with type 2 Diabetes Mellitus (IRMA 2) » montre que l'irbésartan 300 mg retarde la progression vers une protéinurie avérée chez des patients ayant une microalbuminurie. IRMA 2 est une étude de morbidité, en double aveugle, contrôlée versus placebo, menée chez 590 patients ayant un diabète de type 2, une microalbuminurie (30-300 mg/jour) et une fonction rénale normale (créatininémie ≤ 1,5 mg/dl chez les hommes et < 1,1 mg/dl chez les femmes). L'étude a évalué les effets à long terme (2 ans) de ce médicament sur la progression vers une protéinurie clinique, avérée (taux d'excrétion urinaire d'albumine [TEUA] > 300 mg/jour et augmentation du TEUA d'au moins 30 % de la valeur basale). L'objectif tensionnel prédéfini était ≤ 135/85 mm Hg. D'autres antihypertenseurs (à l'exception des inhibiteurs de l'enzyme de conversion, des antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II, et des inhibiteurs calciques de type dihydropyridine) étaient ajoutés si besoin pour permettre l'atteinte de l'objectif tensionnel. Alors qu'une pression artérielle comparable a été atteinte dans tous les groupes de traitement, moins de patients ont atteint le critère de protéinurie avérée dans le groupe irbésartan 300 mg (5,2 %) que dans les groupes placebo (14,9 %) ou irbésartan 150 mg (9,7 %), démontrant ainsi, pour la plus haute dose, une réduction du risque relatif de 70 % versus placebo (p = 0,0004). Une amélioration concomitante du taux de filtration glomérulaire (TFG) n'a pas été observée pendant les trois premiers mois de traitement. Le ralentissement de la progression vers une protéinurie clinique a été évidente dès le troisième mois et s'est poursuivi sur une période de 2 ans. Une régression vers une albuminurie normale (< 30 mg/jour) a été plus fréquente dans le groupe Irbésartan 300 mg (34 %) que dans le groupe placebo (21 %).
- Double blocage du système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA) :
L'utilisation de l'association d'un inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC)
avec un antagoniste des récepteurs de l'angiotensine II (ARA II) a été
analysée au cours de deux larges essais randomisés et contrôlés (ONTARGET
(ONgoing Telmisartan Alone and in combination with Ramipril Global Endpoint
Trial) et VA NEPHRON-D (The Veterans Affairs Nephropathy in Diabetes). L'étude
ONTARGET a été réalisée chez des patients ayant des antécédents de maladie
cardiovasculaire ou de maladie vasculaire cérébrale, ou atteints d'un diabète de
type 2 avec atteinte des organes cibles. L'étude VA NEPHRON-D a été réalisée
chez des patients diabétiques de type 2 et atteints de néphropathie
diabétique.
En comparaison à une monothérapie, ces études n'ont pas mis en évidence d'effet bénéfique significatif sur l'évolution des atteintes rénales et/ou cardiovasculaires et sur la mortalité, alors qu'il a été observé une augmentation du risque d'hyperkaliémie, d'insuffisance rénale aiguë et/ou d'hypotension.
Ces résultats sont également applicables aux autres IEC et ARA II, compte tenu de la similarité de leurs propriétés pharmacodynamiques.
Les IEC et les ARA II ne doivent donc pas être associés chez les patients atteints de néphropathie diabétique.
L'étude ALTITUDE (Aliskiren Trial in Type 2 Diabetes Using Cardiovascular and Renal Disease Endpoints) a été réalisée dans le but d'évaluer le bénéfice de l'ajout d'aliskiren à un traitement standard par IEC ou un ARA II chez des patients atteints d'un diabète de type 2 et d'une insuffisance rénale chronique, avec ou sans troubles cardiovasculaires. Cette étude a été arrêtée prématurément en raison d'une augmentation du risque d'événements indésirables. Les décès d'origine cardiovasculaire et les accidents vasculaires cérébraux ont été plus fréquents dans le groupe aliskiren que dans le groupe placebo ; de même, les événements indésirables et certains événements indésirables graves tels que l'hyperkaliémie, l'hypotension et l'insuffisance rénale ont été rapportés plus fréquemment dans le groupe aliskiren que dans le groupe placebo.
- Hypertension : l'irbésartan abaisse la pression artérielle en entraînant des
changements minimes de la fréquence cardiaque. La baisse de la pression
artérielle est dose-dépendante avec une tendance vers un plateau aux doses
supérieures à 300 mg, en une seule prise par jour. Des doses de 150 à
300 mg, en une prise quotidienne, abaissent les valeurs de la pression
artérielle, en position couchée ou assise, en moyenne de 8-13/5-8 mm Hg
(PAS/PAD) à la 24e heure
après la prise (vallée). Cette baisse est supérieure à celle observée sous
placebo.
- Absorption :
- L'irbésartan est bien absorbé après administration orale : des études de la biodisponibilité absolue donnent des valeurs d'environ 60 à 80 %. La prise concomitante d'aliments ne modifie pas de façon significative la biodisponibilité de l'irbésartan.
- Distribution :
- La liaison aux protéines plasmatiques est de l'ordre de 96 %, avec une liaison négligeable aux cellules sanguines. Le volume de distribution est de 53 à 93 litres.
- Biotransformation :
- Après administration orale ou intraveineuse d'irbésartan marqué au 14C, 80 à 85 % de la radioactivité plasmatique circulante peuvent être attribués à l'irbésartan inchangé. L'irbésartan est métabolisé par le foie par glucuroconjugaison et oxydation. Le métabolite circulant principal est le glucuronide d'irbésartan (approximativement 6 %). Des études in vitro ont montré que l'irbésartan est oxydé principalement par l'isoenzyme CYP2C9 du cytochrome P450. L'isoenzyme CYP3A4 a un effet négligeable.
- Linéarité/non-linéarité :
- L'irbésartan présente une pharmacocinétique linéaire et proportionnelle à la dose dans une fourchette de 10 à 600 mg. A des doses supérieures à 600 mg (deux fois la dose maximale recommandée), on observe une augmentation moins que proportionnelle de l'absorption orale : la cause en est inconnue. Les pics de concentration plasmatique sont atteints 1,5 à 2 heures après administration orale. La clairance totale et la clairance rénale sont respectivement de 157 à 176 et de 3 à 3,5 ml/min. La demi-vie d'élimination terminale de l'irbésartan est de 11 à 15 heures. Les concentrations plasmatiques à l'état d'équilibre sont atteintes trois jours après le début d'un traitement en une seule prise par jour. Une accumulation limitée d'irbésartan (< 20 %) est observée dans le plasma après administration répétée d'une dose unique par jour. Dans une étude, des concentrations plasmatiques d'irbésartan un peu plus élevées furent observées chez des femmes hypertendues. Cependant, il n'y a pas eu de différence concernant la demi-vie et l'accumulation d'irbésartan. Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez la femme. Les valeurs des AUC et Cmax de l'irbésartan furent un peu plus grandes chez les sujets âgés (≥ 65 ans) que chez les sujets jeunes (18 à 40 ans). Cependant, la demi-vie terminale ne fut pas significativement modifiée. Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez la personne âgée.
- Élimination :
- L'irbésartan et ses métabolites sont éliminés par voie biliaire et rénale. Après administration orale ou intraveineuse d'irbésartan marqué au 14C, approximativement 20 % de la radioactivité sont retrouvés dans les urines et la radioactivité restante dans les fèces. Une quantité inférieure à 2 % de la dose est excrétée dans les urines sous forme d'irbésartan inchangé.
- Population pédiatrique :
- La pharmacocinétique de l'irbésartan a été évaluée chez 23 enfants hypertendus après l'administration de doses d'irbésartan quotidiennes uniques ou multiples (2 mg/kg) jusqu'à une dose quotidienne maximale de 150 mg pendant quatre semaines. Parmi ces 23 enfants, 21 étaient évaluables pour une comparaison avec les données pharmacocinétiques chez l'adulte (douze enfants de plus de 12 ans, neuf enfants entre 6 et 12 ans). Les résultats montrent que la Cmax, l'AUC et les taux de clairance étaient comparables à ceux observés chez des adultes recevant 150 mg d'irbésartan par jour. Une accumulation limitée d'irbésartan (18 %) dans le plasma a été observée avec des doses répétées en une prise par jour.
- Insuffisance rénale :
- Les paramètres pharmacocinétiques de l'irbésartan ne sont pas significativement modifiés chez les insuffisants rénaux ou chez les patients soumis à une hémodialyse. L'irbésartan n'est pas épuré par hémodialyse.
- Insuffisance hépatique :
- Les paramètres pharmacocinétiques de l'irbésartan ne sont pas modifiés de façon significative chez les patients présentant une cirrhose du foie légère à modérée. Aucune étude n'a été menée chez des patients ayant une insuffisance hépatique sévère.
Aucune toxicité anormale systémique ou ciblée sur un organe n'a été mise en évidence aux posologies cliniquement appropriées. Dans les études non cliniques de sécurité, de fortes doses d'irbésartan (≥ 250 mg/kg/jour chez le rat et ≥ 100 mg/kg/jour chez le macaque) ont causé des réductions sur la lignée rouge sanguine (érythrocytes, hémoglobine, hématocrite). A très forte dose (≥ 500 mg/kg/jour), des modifications dégénératives du rein (telles que néphrite interstitielle, distension tubulaire, présence de basophiles dans les tubules, augmentation des concentrations plasmatiques d'urée et de créatinine) furent induites par l'irbésartan chez le rat et le macaque. Ces effets furent considérés comme secondaires à une diminution de la perfusion rénale due aux effets hypotenseurs du médicament. De plus, l'irbésartan a induit une hyperplasie/hypertrophie des cellules juxtaglomérulaires (chez le rat à doses ≥ 90 mg/kg/jour et chez le macaque à doses ≥ 10 mg/kg/jour). L'action pharmacologique de l'irbésartan a été considérée comme étant la cause de toutes ces modifications. Chez l'homme, aux doses thérapeutiques d'irbésartan, une hyperplasie/hypertrophie des cellules juxtaglomérulaires ne paraît pas avoir d'implication.
L'irbésartan n'a montré aucun signe de mutagénicité, de clastogénicité et de carcinogénicité.
Dans les études cliniques menées chez le rat, mâle et femelle, la fécondité et la performance de reproduction n'ont pas été affectées même à des doses orales d'irbésartan entraînant une certaine toxicité parentale (de 50 à 650 mg/kg/jour), y compris la mortalité à la dose la plus élevée. Aucun effet significatif n'a été observé sur le nombre de corpora lutea, d'implants ou de fœtus vivants. L'irbésartan n'a pas affecté la survie, le développement et la reproduction de la descendance. Les études chez l'animal démontrent que l'irbésartan radiomarqué est détecté dans les fœtus chez le rat et chez le lapin. Chez la rate allaitante, l'irbésartan est excrété dans le lait.
Les études menées chez l'animal avec l'irbésartan ont mis en évidence des effets toxiques transitoires (augmentation de la formation de cavernes au niveau rénal et pelvien, hydro-uretère ou œdème sous-cutanés) chez les fœtus de rats. Ces effets n'étaient plus retrouvés après la naissance. Chez le lapin, des avortements ou des résorptions précoces ont été observés à des doses entraînant des effets toxiques importants, y compris létaux pour la mère. Aucun effet tératogène n'a été constaté chez le rat ou le lapin.
Liste I